La société féodale, empreinte des valeurs religieuses du christianisme, se construit sous la domination conjointe des pouvoirs seigneuriaux, laïques et ecclésiastiques. Les campagnes et leur exploitation constituent les ressources principales de ces pouvoirs. En abordant la conquête des terres, on envisage, une nouvelle fois après l’étude du néolithique en 6e, le lien entre êtres humains et environnement.
La domination des seigneurs s’affirme au début de la période et connaît par la suite certains assouplissements. Elle s’exerce par une relation directe entre le seigneur, laïc ou religieux, et les paysans du territoire de sa seigneurie. Cette domination ne peut être réduite au servage. Le dominium a une double origine, foncière et politico-juridique. L’octroi de bénéfices aux vassaux et la décomposition de l’autorité carolingienne ont fait du seigneur un personnage puissant. En effet, il est le possesseur de la terre et le détenteur du pouvoir. Ainsi « un certain équilibre social et politique grâce aux pouvoirs locaux et d’allure privée » se créé au XIème siècle. Pourtant cette domination est rude et les conflits locaux nombreux. En outre, l’expansion met en valeur de nouvelles terres et permet parfois aux paysans de négocier des « chartes de franchises ». Elles fixent leurs droits et obligations face au seigneur.