Cours & Concours
Rechercher

Comment organiser sa journée ?

Organiser la journée

Partager cet article

Organiser la journée

Organiser sa journée est l’élément central de la vie de famille dans le cadre du confinement. Dans le guide survie familiale j’abordais le partage du temps, de l’espace et de l’attention. Ici, le temps est abordé sur l’organisation de la journée. C’est en quelque sorte un moment de base qui doit permettre à tous de remplir leurs obligations tout en vivant les uns avec les autres. Cette organisation quotidienne qui est reproduite sur la semaine puis sur la période de confinement toute entière, varie énormément selon ce qui est important pour chacun.

A chacun son organisation

La journée de la famille Groflemme organise sa journée comme elle peut. Voire pas du tout ! Le réveil se fait au rythme de chacun. Ceux qui se sont couchés tard ou qui ont eu du mal à dormir se réveillent doucement en milieu de matinée. Le petit-déjeuner traîne en longueur et on arrive vite à la fin de cette demi-journée qu’il faut déjà envisager de préparer le repas. Une fois pris, l’après-midi commence à s’étirer en longueur assis devant la télévision. Ce qui est bien avec les chaines de télé, c’est qu’elles ont adapté leurs programmes à la situation. Donc si on cherche bien, on trouvera facilement un film pour passer l’après-midi. Les enfants n’ont jamais autant regardé la télévision qu’en ce moment. Mais ils la regardent d’une oreille distraite, l’œil rivé sur les écrans des smartphones !

La famille Levetot a un autre rythme pour organiser sa journée. C’est dans une ambiance réglée comme du papier à musique que tout le monde est sur le pont à 8 heures du matin. Il faut garder le rythme afin d’être prêt pour la reprise. L’emploi du temps est réglé comme du papier à musique. Chacun sait ce qu’il a à faire et vaque à ses occupations. À midi tout le monde se retrouve autour de la table. L’après-midi reprend sa petite musique organisationnelle à l’image de celle du matin. Le soir, le repas réuni encore tout le monde avant de passer un moment en famille. Couché vers 22 heures pour être en forme le lendemain ! Ils sont comme dans un sous-marin : tous ensemble, les uns avec les autres, chacun à son poste.

Ces deux familles montrent des situations extrêmes d’organisation. Dans la première, rien n’est organisé et on se traîne du matin au soir sans réellement savoir quoi faire. Le but est d’occuper le temps comme on peut. Dans la seconde, tout est organisé au millimètre et rien n’est laissé au hasard. Dans un espace confiné on perd rapidement la notion du temps et il est nécessaire de fixer des repères afin de savoir où l’on en est. En plus, cela permet de se motiver sans en avoir l’air. Parce que si on attend d’avoir envie de faire quelque chose pour s’y mettre, on risque de ne pas faire grand-chose. C’est comme aller à l’école le matin ou partir au travail : nous ne sommes pas toujours motivés, mais on le fait quand même ! La motivation fait partie des nombreuses questions que les parents se posent.

Trois organisations différentes

Organiser sa journée pour la période du confinement donne des repères pour son quotidien. Ça motive pour passer d’une tâche à l’autre. Trois moments sont à placer sur la journée : un temps de travail, un temps pour la famille, un temps pour soi.

Laisser-faire

Une journée à la manière de la famille Grosflemme où on laisse faire. De toute façon on reprendra bien le travail et l’école un jour, donc en attendant, on se place en mode vacances. Inutile de se prendre la tête parce que tout le monde est dans la même situation. Donc on vit l’instant présent et on apprécie (ou pas) cette vie en famille. Cette approche du plaisir et de la satisfaction immédiate est plaisante mais ne mène pas très loin une fois le temps de confinement fini. 

Organisation rigide

La journée à la mode de la famille Lèvetot. Tout est organisé, planifié dès la veille. Comme ça le matin, chacun sait ce qu’il doit faire. Les tâches ménagères sont réparties et la liste des activités scolaires comme professionnelles est connue. On prend alors un rythme social : temps de famille au réveil, ensuite activités. Temps de famille le midi autour du repas et ensuite on repart pour l’après-midi de travail. Idem le soir avec un moment de loisir en famille ou seul. Bref on ne change rien aux habitudes, mais on les adapte à la situation. L’organisme humain aime bien ce type d’organisation : c’est rassurant de savoir où l’on va et ce que l’on doit faire. Même si c’est efficace, ce n’est pas forcément plaisant et les tensions risques d’éclater à un moment donné. D’autant plus que tout le monde doit tenir le rythme.

Souplesse et équilibre

Le troisième type de journée repose sur un équilibre en laissant une liberté à ces trois moments (travail, famille, soi) pour qu’ils se mettent en place d’eux-mêmes. Cela demande une grande souplesse d’adaptation et de maîtrise de soi de la part des parents. Ils fixent un cadre collectif pour la journée en permettant à chacun de faire ce qu’il a à faire. Les heures de réveil peuvent être individuelles ainsi que les temps d’activité et de loisirs. L’important est que chacun trouve sa place tout en laissant de la place aux autres. Cela passe par le dialogue et la discussion. Les enfants sont de futurs adultes. Aussi, leur dire tout le temps ce qu’ils doivent faire, les place en situation d’attente face aux ordres : si on ne dit rien, alors ils ne font rien. Cette manière de faire ne permet pas de développer une capacité d’adaptation. Donc le matin au réveil, on fait le point avec chacun d’eux sur le travail à faire pour la journée. Ensuite on peut les accompagner ou les laisser faire seules leur expérience de découverte de l’autonomie. Le bilan peut être alors fait le soir ou le lendemain matin.

Apprendre et s’organiser

L’expérience professionnelle m’a montré que les parents veulent bien faire avec leurs enfants. Ils veulent leur donner de bons repères en matière de comportement social. Ils sont également rassurés de les voir faire leurs devoirs scolaires car cela leur donne de bonnes notes à l’école puis un “beau métier”.  Mais certains sont exigeants et en attendent trop de leur descendance en fixant un cadre très rigide.

Tant que l’enfant est petit, il obéit. Ses parents sont comme des dieux et ils savent ce qu’il faut faire. Avec l’adolescence les rapports sont parfois plus tendus et les relations varient parfois d’un extrême à l’autre, entre un laxisme (“de toute façon c’est ta vie”, “je t’aurai prévenu”…) et une autorité affirmée (“c’est comme ça et pas autrement”…). Le chantage affectif ou matériel peut venir s’ajouter à la panoplie utilisée par les parents pour motiver leur enfant à se mettre au travail. Mais là c’est une autre histoire. Quoiqu’il en soit, une fois adulte les enfants prennent le chemin indiqué par leurs parents ou alors font tout l’inverse. Une fois adultes, ils construisent leur vie comme bon leur semble mais en tenant compte des valeurs transmises.

L’organisation de la journée est donc l’occasion de fixer de nouveaux repères en famille. De prendre conscience de ce qui est important. D’être présents les uns pour les autres et les uns avec les autres. Ce temps ne durera que quelques semaines. C’est beaucoup sur une année, mais très peu dans une vie. Donc ce temps de pause est l’occasion pour tous de trouver ces repères qui permettent à chacun d’exister. C’est un moment de réflexion que la vie en famille permet de faire émerger.

Bon courage à tous !