La procrastination consiste à repousser ce que l’on doit faire. Pourquoi faire aujourd’hui ce que je peux faire demain ? Or, préparer un concours demande du temps et repousser les choses à demain peut être synonyme d’échec ! Pourtant, la procrastination est aussi un signe d’intelligence. A moins que ce ne soit qu’une étape dans la réalisation d’une tâche.
Remettre à plus tard
La procrastination se cache parfois derrière des activités qui semblent importantes et urgentes : c’est la procrastination active. On s’occupe à faire autre chose. C’est le cas de l’écrivain P. Coelho qui range ses affaires au lieu de se mettre au travail. En effet, « le matin, je vérifie tout ce que je peux vérifier dans le seul but de repousser le moment où je serai seul face à moi-même. Pendant 3 heures je me dis « non, non, non, remet ça à plus tard ». Et puis soudain je me dis que je vais écrire pendant une demi-heure. Et je le fais. Cette demi-heure se transforme en 10 heures d’affilée » [1].
La charge mentale augmente
La procrastination est non productive car elle décale le début d’une tâche et renforce la densité de ce que l’on devra faire plus tard. Cette manière de faire déclenche l’effet Zeigarnik : on se souvient mieux des travaux non accomplis que ceux exécutés !
De ce fait, on la conserve dans notre mémoire immédiate et on ne cesse d’y penser comme le souligne D. Allen : « en règle générale, si une question vous préoccupe excessivement, c’est que vous ne faites pas grand-chose pour la régler » [2]. Aussi, accomplir des tâches permet de diminuer la charge mentale et de se vider la tête.
La procrastination indique ce qui est urgent
Jacques Lacan disait que ce qui signale le mieux le désir sont les résistances à ce désir que nous mettons : nous y allons rarement d’un coup, d’un seul. Aussi, nous trouvons toujours de bonnes raisons de ne pas nous lancer ou alors de nous arrêter très vite.
Ainsi, la procrastination nous indique ce que l’on devrait faire en priorité. Ce sont des informations que le cerveau nous donne comme devant être faites. Mais on résiste !!
Conseils pour ne pas procrastiner
La tâche est peu plaisante ou peu motivante. Eh bien tant pis. A moins de la déléguer, il faut la faire sans se poser de question ni chercher de motivation. Plusieurs solutions sont alors possibles. Planifier la tâche de telle sorte qu’on ne puisse y échapper. Reconnaître consciemment que c’est une tâche fastidieuse. Se donner un sentiment de culpabilité et d’insatisfaction de la tâche non faite. Ainsi, une fois accomplie, se dire mais « pourquoi ne me suis-je pas tout de suite occupé de cette affaire » ? Ce déclenche aussi un sentiment de soulagement.
La crainte d’échouer. Cette peur de l’échec nous paralyse. Face à cela, il faut prendre le taureau par les cornes. Il est possible d’avouer ce que l’on ne maîtrise pas et demander de l’aide. Enfin, on peut dresser l’inventaire de tout ce qui est à faire pour mener à bien cette tâche. Puis la commencer ! On peut aussi commencer par la fin : s’imaginer ayant réussi !
Ne pas savoir par où commencer. Dans ce cas, on se lance et on verra bien ensuite. C’est ce que fait P. Cohelo quand il commence par une ½ heure de travail. En fait, c’est l’entrée dans la tâche qui est difficile. En effet, une fois qu’elle est commencée, alors la question ne se pose plus. Enfin, une autre solution est de diviser le tout en petites tâches simples que l’on travailler séparément.
La procrastination est une étape
La procrastination est aussi une attitude face à une tâche à accomplir. En effet, trois cas de figure se présentent quand on doit agir :
- Se concentrer sur la tâche et retirer tout élément de distraction. Demande de faire abstraction de beaucoup de choses pour ne se focaliser que sur une seule. Richard St John l’explique dans deux vidéos très claires : « the importance of focus« , et « work hard« .
- Ne pas se focaliser sur la tâche, mais sur ce qui est sous notre contrôle. Sur les éléments qui nous mènent, jour après jour, vers ce but qu’on finira par atteindre. Poser les objectifs du jour, de demain, de cette semaine. En effet Reggie Rivers explique que si on se concentre sur notre but, on ne pense qu’à lui et il reste inatteignable !
- Commencer par faire autre chose ! il faut laisser mûrir son projet sans tomber sous la crainte de la planter !
La procrastination est donc cette troisième voie. Elle permet d’être heureux dès le départ, ne pas attendre d’avoir atteint et réalisé la tâche permet de contourner la procrastination et de se donner les chances de réussite.
[1] T. Ferris, Les outils des géants, Alisio, 2017, page 460
[2] David Allen, GTD, p. 34