La démocratie athénienne et l’empire romain incarnent des modèles de domination et de civilisation dans le cadre politique de la cité antique. Les époques postérieures les prennent pour des références fondatrices. Cette longue postérité donne lieu à des lectures plurielles : un empire romain décadent à partir de sa christianisation développée par Edward Gibbon et Voltaire dans le contexte anticlérical des Lumières. Mais aussi de l’image du « siècle de Périclès » comme moment de plénitude forgée et développée aux XVIIIe et XIXe siècles essentiellement en Allemagne. En effet, Rousseau voyait en lui l’image de la
corruption par le luxe et la richesse.
Ces lectures reflètent le plus souvent des préoccupations propres aux époques des commentateurs. Cela d’autant plus que les sources directes sont souvent rares. Donc il est important de distinguer ce que l’on sait de ces périodes et les représentations qui en sont issues. Le travail d’historicisation est ici essentiel.
Problématique du chapitre : Comment, dans la Méditerranée antique, des modèles politiques et culturels d’une grande postérité se sont-ils affirmés et quelles caractéristiques en furent retenues ?