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Les générations nées après la guerre arrivent à l’âge adulte. Ces enfants du baby-boom  n’ont connu le conflit qu’à travers ce qu’on leur en a raconté. Le cinéma joue un rôle important et lève des tabous sur la collaboration de Vichy avec les nazis. Le Chagrin et la Pitié (1969) de Marcel Ophüls est un documentaire qui remet en cause la vision d’une France unie et combattante. Le film a été censuré dans de nombreux cinémas et à la télévision.  Lacombe Lucien (1974) de Louis Malle raconte l’histoire d’un jeune paysan qui entre dans la milice. Ces films remettent en cause le discours résistancialiste du pouvoir.

La politique mémorielle est partiale et ne plait pas à tous. Les soldats morts au combat pendant la bataille de France sont oubliés. Les Français réquisitionnés dans le cadre du STO ne sont pas pris en compte. Seule est mise en avant l’action de la résistance à travers les combats qu’elle a menés. Les critiques commencent à se faire entendre. En 1972, la grâce accordée à Paul Touvier passe mal. Les porteurs de mémoire oubliés par le discours officiel se groupent en associations. Ils font entendre leur voix auprès du grand public pour que l’Etat reconnaisse leur expérience.

Dans l’immédiat après-guerre le régime de Vichy n’est pas étudié. Les archives étant inaccessibles, les recherches portent sur l’histoire militaire et la résistance. En 1973, l’historien américain Robert Paxton sort un livre montrant l’ampleur de l’implication du régime de Vichy dans la collaboration. Il a eu accès aux archives françaises et allemandes. Son regard est neuf et détaché et son approche réduit à néant la thèse du « glaive et du bouclier ».