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En quoi le cas de Mumbai est-il révélateur à la fois du dynamisme économique de l’Asie du Sud et de l’Est et des profondes inégalités qui affectent cet espace ?

La version augmentée du cours comporte en plus : 

  • 1 cours entièrement rédigé.
  • Quiz : 60 questions.
  • Toutes les annales du bac.
  • Sujet : 1 composition, 1 croquis.
  • 1 croquis.
  • 1 lexique.

 

1.      Mumbai, ville très peuplée

Plusieurs vagues migratoires remplissent la ville. Les populations proviennent des espaces ruraux où la ville est valorisée par le cinéma et les médias. Les migrations sont liées au mariage (56% de la population en 1991 pour l’Inde), au travail (notamment le bâtiment), à l’éducation (accès aux écoles et universités). Elles sont liées aussi à un besoin de plus de sécurité.

Mumbai est une ville de liberté. Mumbai, est une ville où la caste n’a pas d’importance, où une femme peut diner seule au restaurant sans risquer d’être harcelée, et où l’on peut épouser la personne de son choix. Pour les jeunes villageoises et villageois indiens, l’appel de Mumbai ne se limite pas à celui de l’argent. C’est aussi l’appel de la liberté. Les pauvres et les très pauvres continuent d’affluer à Mumbai, car ils sont convaincus que même s’ils ne parviennent pas à construire pour eux même une vie meilleure, leurs enfants ou leurs petits enfants en auront la possibilité.

2.      Des fonctions urbaines diversifiées

Chantiers de construction et déconstruction navales. Mazagon Dock Limited produit des navires de guerre, des sous-marins, des plateformes offshore… Les principaux clients de Mazagon Dock Limited sont la Marine indienne et les Garde-côtes indiens, l’entreprise étant d’ailleurs structurée pour répondre à leurs besoins. Cependant, depuis 2008, ses ventes à l’exportation ont sensiblement progressé pour atteindre 25% de son chiffre d’affaire, avec des contrats de navires marchands pour Singapour ou d’autres pays de la zone Asie du Sud. Des chantiers de démolition navale Mumbai Ship Breaking Yard.

Sièges sociaux d’entreprises dont la plus importante est Reliance Industries, Tata Group et Aditya Birla Group (présent- dans 40 pays du monde, spécialisé dans le ciment, le textile, le métal, la chimie, les engrais, services financiers, les télécoms…). Bombay Stock exchange, la Reserve Bank of India, National stock exchange… Air India. Ces activités se regroupent dans les quartiers des affaires. Mumbai en compte plusieurs. Le plus ancien est situé tout au sud de la métropole : Narima Point. Le plus récent est le BKC (Bandra Kurla Complex) où se trouve le consulat de France.

3.      Une ville reliée au monde

La ville de Mumbai est une interface entre l’Inde et le monde. Son arrière-pays (hinterland) est centré sur la région ainsi qu’une bonne partie de l’Inde, ce qui explique son importance.

Transport aérien.  Aéroport international de Mumbai trafic de 30 à 40 millions de passagers par an. 5 terminaux différents. Le port de Mumbai. APM : le plus grand terminal de conteneurs de l’Inde. Capacité de 2,01 millions conteneurs en 2014-2015, ce qui représente environ 20% du trafic de conteneurs de l’Inde.

1.      Une concentration de richesse

Mumbai représente 5% du PNB Indien. Toutes les grandes entreprises indiennes y ont leur siège social. La banque centrale et la bourse du pays y sont présentes (le Bombay Stock Exchange).

Le revenu moyen des habitants de la ville est trois fois plus élevé que la moyenne de l’Inde. La ville fournit 11% des impôts prélevés en Inde. C’est la ville des nouveaux riches qui s’y font construire des logements au luxe tapageur.

2.      La tour Antilia

Une tour de richesse. Sur les hauteurs de Mumbaïdu, le milliardaire indien Mukesh Ambani s’est fait construire une tour d’habitation de 27 étages baptisée « Antilia » pour remplacer son ancienne demeure de neuf étages. Sur une superficie de 55.000 mètres carrés, elle possède trois héliports (?), une tour de contrôle, un parking de six étages, des salles bal et de spectacle, des salles de sport, une piscine. Les appartements de l’homme d’affaires sont aux quatre derniers étages.

Mais il y a un problème … La maison ne respecte pas les préceptes du vastu shastra, une science de la construction et de l’aménagement intérieur ancestrale. En effet, la maison doit être ouverte afin de laisser pénétrer un maximum de rayons solaires chaque matin. Quiconque ne respecte pas cette science s’expose au mauvais sort et Mukesh Ambani refuse d’emménager dans sa somptueuse demeure.

3.      Le slum de Dharavi

Le slum est situé non loin du centre historique. Entre 750.000 personnes et 1 million d’habitants vivent sur une superficie de 3 kilomètres carrés (2 habitants/m²). Ce bidonville est un espace d’intégration dans la ville de Mumbai : les populations qui migrent vers la ville, s’y installent avant d’aller plus loin… 350.000 petits propriétaires sont présents.

Le bidonville est intégré au monde. Activités diversifiées : tissage, poterie, travail du cuir, recyclage du plastique, du métal… les entreprises de moins de 20 personnes sont la majorité et échappent à la législation du travail. 5000 mini-entreprises font tourner une économie parallèle de 500 millions de dollars par an ! Ces activités relient le bidonville aux circuits économiques, régionaux et internationaux. Les activités de travail du cuir ont ainsi une production qui est écoulée en direction des touristes qui viennent dans la ville…

1.      Dynamique urbaine

La gentrification du centre. Les terrains du centre-ville sont devenus inaccessibles pour la plupart des habitants de la ville. Seules les entreprises ou les personnes les plus riches peuvent s’y installer. Les logements connaissent la même évolution avec des prix toujours plus élevés. La World One Tower, plus haute tour d’habitation du pays, propose des appartements dont les prix commencent à 1,6 million de dollars.

Les bidonvilles s’étendent. Les populations les plus pauvres sont chassées du centre-ville et renforcent l’étalement urbain anarchique d’une ville qui s’étend sur 70 km. 55% des habitants de Mumbai vivent dans des bidonvilles dont l’existence est finalement légalisée. Le bidonville de Dharavi est le plus grand d’Asie. 20% de la population réside dans des immeubles vétustes où la promiscuité est forte (80% des familles vivent dans une seule pièce).

2.      Ventiler les populations

Ré-aménager la ville. Jusque dans les années 1950, la ville détruisait systématiquement les bidonvilles. Mais depuis les années 1970, elle préfère passer par une réhabilitation des logements par des sociétés privées. Des villes nouvelles en périphérie. Les chantiers destinés à faire sortir de terre des quartiers des affaires ou des quartiers résidentiels luxueux se multiplient dans la ville, notamment en direction de la baie.

Réhabiliter le bidonville de Dharavi. Situé dans la périphérie de la ville d‘origine. Aujourd’hui, il se trouve près des quartiers centraux. Projet de réhabilitation du bidonville dans le cadre d’un embellissement urbain mais aussi du fait de la présence au centre de l’agglomération. Décisions prise par le haut sans aucune consultation de la population. Or les habitats et les entreprises occupent souvent le même logement, situation ignorée par les décideurs. Le projet DRP (Dharavi Redevelopment Project) mobilise de nombreux acteurs tant publics que privés… a été suspendu en 2009 !

3.      Le problème des transports

Le défi de cette ville est d’en assurer sa cohésion alors que son étalement reste anarchique. Les transports routiers et ferroviaires sont congestionnés et nécessitent de nouveaux aménagements, de nouvelles infrastructures. Les transports en commun sont donc une priorité pour désengorger les rues étroites de la ville. 8 grandes lignes de métro aérien sont en construction.

Le monorail aérien. Développé par le MMRDA (Mumbai Metropolitan Region Development Authority), la construction du monorail qui devait durer 2 ans a nécessité 5 ans de travaux ! Le monorail relie les quartiers de Wadala à Chembur, soit 9 km du sud au nord, et 7 stations, avec une vitesse moyenne de 32 km/h. En voiture, il fallait compter 45 minutes, il n’en faut plus que 20. La capacité du monorail est de 852 passagers pour les 6 voitures composant le monorail. La ligne 1 doit faire 19 km au total. L’avenir du réseau prévu pour compter 8 lignes de monorail n’est pas encore tranché par le MMRDA.

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