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Géographie, Thème III, Chapitre 5.

Les initiatives d’intégrations régionales reflètent-elles ou résorbent-elles les tensions qui affectent le continent américain ?

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1.      Des richesses naturelles en abondance

L’eau est une ressource abondante, notamment dans les régions équatoriales et polaires. La chaîne de montagnes qui s’étire du nord au sud joue le rôle de château d’eau pour l’ensemble des pays du continent américain. Cette eau permet de développer une agriculture irriguée (Californie, Texas…) mais aussi de produire de l’énergie hydroélectrique comme au Brésil.

La production agricole est diversifiée. Les climats diversifiés et les reliefs offrent de grandes étendues planes faciles à valoriser avec des machines agricoles. Les productions sont traditionnelles (soja, blé, maïs) mais comportent aussi des produits tropicaux (bananes, agrumes, café…) Ces productions souvent exportées répondent à une demande mondiale.

Les hydrocarbures sont présents en quantité sur le continent. Mais ils sont parfois difficiles à obtenir car situés dans les espaces maritimes (Golfe du Mexique), mais aussi dans des régions d’accès difficile (Alaska, forêt amazonienne). D’autres hydrocarbures sont contenus dans les sables bitumineux du Canada et demandent un traitement pour pouvoir les extraire.

2.      Des populations

La population du continent américain compte environ 1 milliard d’habitants inégalement répartis sur le continent. Concentrée dans de nombreuses agglomérations sur les littoraux, les populations se sont installées parfois à l’intérieur d’un territoire plus vaste en suivant les axes de transport disponibles. Deux pays sont des géants démographiques. Etats-Unis (318 millions) et Brésil (206 millions) regroupent la moitié de la population du continent.

La population du continent est son métissée du fait de son histoire. La découverte de l’Amérique entraîne des flux migratoires d’Anglais et de Français vers le nord du continent et des flux d’Hispaniques dans le sud. La traite des populations noires d’Afrique dans le cadre du commerce triangulaire s’ajoute aux populations locales. A partir du XIXème siècle, des migrations en provenance d’Asie parachèvent cette diversité.

3. Développements inégaux mais complémentaires

La frontière est économique. Les Etats-Unis délocalisent des entreprises dans les zones franches implantées le long de la frontière nord du Mexique : les maquiladoras. Les productions retournent ensuite vers les Etats-Unis. Ces maquiladoras attirent également des entreprises européennes et asiatiques, entraînant un développement et un enrichissement des régions du nord du Mexique.

La frontière est culturelle. Les Etats du sud des Etats-Unis connaissent une culture latinos que l’on retrouve de l’autre côté de la frontière, au Mexique. Le long de cette frontière, la première langue parlée est l’espagnole ! Le cinéma, les chansons et les populations contribuent par leurs échanges et déplacements à la diffusion de cette culture et au métissage des deux sociétés.

Les flux de populations se font dans les deux sens et contribuent à estomper cette frontière très médiatique. Les touristes Étasuniens se dirigent vers le sud en direction des plages ensoleillées du Golfe du Mexique. Inversement, des migrants Mexicains se dirigent vers le nord pour effectuer les récoltes des grandes exploitations agricoles. Tous les ans environ 500.000 personnes tentent de passer clandestinement aux Etats-Unis.

1.      Des flux importants

Les flux illégaux de drogues et de clandestins. Les drogues, produites en Amérique centrale et du Sud convergent vers le nord, en direction des Etats-Unis, principal lieu de consommation. Elles sont transportées par tous les moyens existants. Les migrants suivent le même chemin pour y trouver du travail et des conditions de vie meilleures. Ils empruntent la « Bestia » (la bête), ce chemin de fer qui traverse le Mexique du sud vers le nord. Les Etats-Unis ferment leur frontière d’avec le Mexique pour contrôler et repousser trafics et migrants.

Les flux légaux de ressources naturelles. Bien que troisième pays producteur de pétrole au monde en 2016, les Etats-Unis en importent de l’ensemble du continent. Il en est de même de la production agricole exportée vers les Etats-Unis. Après avoir délocalisé l’industrie, les Etats-Unis délocalisent de plus en plus leur agriculture. Des exploitants agricoles américains passent des contrats avec les exploitants mexicains : ils leur fournissent les graines et leur achètent la production. Cela revient moins cher car seule la marchandise acceptée est payée. La main d’œuvre locale reste chez elle, sans entrer sur le territoire des Etats-Unis.

2.      Les revendications frontalières

Le Venezuela ferme ses frontières. Le 19 août 2015, le président Nicolas Maduro a décidé de fermer la frontière avec la Colombie. L’attaque d’une patrouille militaire attribuée à ces Colombiens a poussé le président à cette décision. Cette fermeture s’est traduite par le départ de plus de 24.000 Colombiens résidant au Venezuela et par une baisse du trafic existant entre les deux pays. En allant plus loin, on se rend compte que le président du Venezuela rejoue la fibre nationaliste afin de cacher les déboires économiques de son pays malgré de grandes ressources en pétrole. Le pétrole qui doit servir à financer les dépenses de l’Etat ne suffit pas et la Russie a garanti un prêt au Venezuela en 2017.

Pérou et Chili s’opposent sur la délimitation de la frontière maritime. Le Chili met en avant un tracé maritime de la frontière parallèle au tracé de l’Equateur alors que le Pérou préfère un tracé perpendiculaire au littoral. En 2014, la Cour Internationale de Justice tranche la situation avec une nouvelle frontière qui reprend partiellement le tracé des deux autres. A cette question du tracé de la frontière s’en ajoute une autre car la Bolivie est enclavée, en retrait de l’Océan Pacifique, et voudrait pouvoir y accéder. Aussi, la Bolivie a-t-elle demandé à bénéficier d’un corridor lui permettant d’accéder à l’océan Pacifique. Cette question est actuellement débattue car cela implique un nouveau tracé des frontières.

3.      Coopérations frontalières à Itaipu

Les coopérations transfrontalières dans la région d’Itaipu. Le barrage est exploité par deux pays à travers leurs entreprises respectives, Electrobras pour le Brésil, en Andes pour le Paraguay, et produit aujourd’hui 14 millions de Kilowatts. Cette énergie est partagée entre les deux pays producteurs, mais profite surtout au Brésil. De son côté, le Paraguay vend son énergie inutilisée, ce qui lui rapporte entre 25 et 30% de son PIB. L’Argentine a signé un accord pour avoir aussi accès à cette électricité.

La région des trois frontières. Au sud d’Itaipu, trois frontières se rejoignent et forment un espace multiculturel où une triple agglomération a vu le jour. La conurbation Puerto Igazu (Argentine) – Foz do Igauzu (Brésil) – Cuidad del Este (Paraguay) compte actuellement 600.000 habitants. On y trouve de la contrebande de cigarettes, des voitures volées, des armes, de la drogue, de l’argent sale… Des marchandises du monde entier sont redistribuées en toute illégalité. Au début des années 2000, le montant des transactions est estimé à 12 milliards de dollars, ce qui place la ville au troisième rang mondial pour les transactions commerciales derrière Hong Kong et Miami !

1.      En Amérique du nord

L’Accord de Libre Echange Nord-Américain (ALENA) voit le jour en 1994. Il associe Canada, Etats-Unis et Mexique. Les objectifs sont de développer un espace de libre échange entre les trois pays afin de permettre une concurrence loyale, de protéger les droits de propriété intellectuels, de mettre en place des procédés de résolution des différends, de renforcer la coopération tri latérale et de protéger l’environnement et les conditions de travail.

Deux poids différents. Mais il met en relations deux cultures différentes, anglo-saxonne au nord et méditerranéenne au sud, et des puissances de poids différents. Le géant étatsunien domine tout, en quantité de population comme de richesse et les deux autres partenaires ne pèsent pas lourd. En 2017, le président D. Trump décide de revoir ce traité qu’il juge trop favorable au Mexique.

2.      En Amérique du sud

Le Marché Commun du Sud (MERCOSUR) a été créé en 1995 dans le but d’augmenter les échanges entre les pays membres qui représentent 82% du PIB de l’Amérique du Sud. Le traité établi la libre circulation des biens, des services et des facteurs productifs entre les pays membres dont l’objectif est une union économique éliminant les barrières tarifaires entre les pays membres. Un tarif extérieur commun doit permettre l’approfondissement de l’intégration régionale.

L’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR) comporte l’ensemble des pays d’Amérique du Sud (sauf la Guyane française !) C’est une organisation d’intégration économique et de coopération qui veut renforcer l’identité sud-américaine en s’appuyant sur l’histoire et la culture commune des pays d’Amérique du Sud.

3.      Sur le continent Américain

Une mainmise sur l’Amérique par les Etats-Unis. L’Organisation des Etats Américains (OEA) est créée en 1948. L’activité de l’OEA se décline autour de 4 piliers : démocratie, droits de l’homme, sécurité et développement. Son siège se situe à Washington (USA), situation emblématique de la volonté étasunienne de contrôler le continent. Le projet de Zone de Libre Echange des Amériques (ZLEA) est porté par l’administration Bush à partir de 2001. Il est le reflet de la vision des Etats-Unis qui considèrent l’Amérique comme leur pré carré et agissent dans leurs intérêts.

Les intégrations régionales permettent de renforcer une opposition face aux Etats-Unis. Le Mercosur est ainsi un moyen de lutter contre les processus d’intégration encadrés par Washington. Cuba, le Venezuela et la Bolivie se sont regroupés au sein de l’Alliance Bolivarienne des Amériques (ALBA). Alliance politique, économique, culturelle (…) visant à promouvoir l’intégration des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, elle place l’être humain au centre de ses principes et assume les droits de défense de la terre mère et des droits de l’homme.

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