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Comment médias et opinion publique interagissent-ils dans un régime démocratique et de ce fait participent-ils à l’expression de la démocratie au même titre qu’à son fonctionnement ?

La version augmentée de ce cours comporte en plus : 

  • 1 cours entièrement rédigé (intro + conclusion).
  • Des quiz : 60 questions.
  • Toutes les annales du bac pour les filières L, Es et S.
  • Sujets : 3 compositions ; 3 études de documents.
  • 1 lexique
  • 1 chronologie.

1.      Affaire Dreyfus.

Dreyfus coupable ?

Le 13 janvier 1895 le capitaine Dreyfus est dégradé.

Dreyfus est coupable d’espionnage au profit de l’ennemi (l’Allemagne). L’affaire commence en 1894 quand un journal, le Figaro, révèle cette affaire d’espionnage au sein de l’armée française. Une enquête est rapidement menée. Elle aboutit à la condamnation de Dreyfus qui est accusé d’être un espion dans l’armée française. En 1895 il est envoyé en exil en Guyane car c’est une colonie pénitentiaire. C’est un exil définitif. Dreyfus est un coupable idéal, il a 2 « défauts » : il est Alsacien et juif. L’antisémitisme est entretenu par certains partis politiques qui présentent le juif de façon caricaturée et ils le présentent comme quelqu’un dont il faut se méfier.

En 1896 le véritable espion est arrêté, le commandant Esterhazy. Il a effectivement transmis à l’Allemagne des informations concernant l’armée française, mais il s’enfuit en Grande Bretagne. Pour Dreyfus ça ne change rien et l’affaire semble jouée, sauf que les médias relancent l’affaire !

La presse s’empare de l’affaire

En 1897 la presse s’empare de l’affaire et on voit émerger à partir de ce moment-là 2 courants d’opinion opposés : d’un côté les Dreyfusards et de l’autre les antidreyfusards qui s’expriment notamment à travers les idées de Édouard Drumont.

Émile Zola écrit une lettre ouverte au président Félix Faure pour demander une révision du procès Dreyfus. Les médias servent de relais à ces deux opinions publiques qui peuvent se retrouver au sein d’une même famille. Ces confrontations sont le reflet d’une liberté de la presse, elle-même étant le reflet d’une démocratie que les Français redécouvrent en deux temps : à partir de 1871 avec l’instauration de la 3ème république et en juillet 1881 avec les lois sur la liberté de la presse.

Dreyfus reconnu innocent

Durant l’été 1898 le colonel Henry reconnaît avoir produit de faux documents accusant Dreyfus. Il finit par se suicider. En 1899 un nouveau procès est ouvert à Rennes concernant Dreyfus qui est toujours condamné mais gracié. En 1906 cassation et Dreyfus est réhabilité. Il est réintégré dans l’armée et retrouve son grade d’officier.

Cette affaire Dreyfus montre l’importance de la presse qui est l’expression de la démocratie mais qui est aussi la caisse de résonnance, le porte-voix, d’idées parfois extrémistes qui peuvent dans certains cas mettre la démocratie en danger.

2.      La crise du 6 Février 1934

D’autres affaires éclatent par la suite notamment en février 1934, et reprennent les mêmes éléments que pour l’affaire Dreyfus : un rôle important de la presse dans une malversation financière qui se traduit cette fois ci par une révolution avortée de certains partis extrémistes qui prennent aussi comme point de repère le régime nazi.

La crise

Le 6 février 1934 à Paris, une manifestation antiparlementaire se dirige vers la Chambre des députés, symbole du pouvoir et de la démocratie. On y trouve des groupes de droite, des associations d’anciens combattants et de ligues d’extrême droite. La police fait usage de la force. Le bilan est lourd : 17 morts (voire 37 si on tient compte des décès ultérieurs) et plus de 2000 blessés.

Le 7 février, le gouvernement Daladier démissionne ! Il est remplacé par un gouvernement d’Union nationale. D’autres manifestations ont lieu les 7, 9 et 12 février.

Un contexte tendu

Nous sommes dans une période où la situation politique en Europe est tendue avec de nombreux changements politiques qui voient la mise en place de gouvernements autoritaires. Le communisme est à la tête de la Russie puis de l’Urss dès 1917. L’Italie est fasciste depuis 1922 et l’Allemagne voit l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933. Tous ces pouvoirs ne tiennent pas compte de la démocratie et imposent leur autorité sur le peuple.

En France, la démocratie est toujours en place, mais la crise économique de1929 commence à se faire sentir à partir de 1931. Le chômage augmente et passe de 273.000 personnes en 1932 à 340.000 en 1934. Les gouvernements se succèdent mais n’arrivent pas à trouver de solution ! Les politiques sont discrédités du fait de leur incapacité à relancer la machine économique. Les parlementaires sont considérés comme incompétent et l’antiparlementarisme se développe et s’exprime. L’Action française de Maurras est monarchiste, nationaliste et antisémite. Les Croix-de-Feu du général de La Roque regroupent des anciens combattants. Leurs idées sont relayées par les médias. Cela d’autant plus facilement que des magouilles sont dénoncées à travers le suicide de Stavisky.

Le 8 janvier 1934, la police retrouve Alexandre Stavisky agonisant à son domicile. Il décèdera peu de temps après. L’enquête conclut à un suicide par arme à feu. Commence alors une grave crise en France ! Pourtant mais les journaux en doute fortement. Le canard enchaîné titre « Stavisky se suicide d’un coup de révolver qui lui a été tiré à bout portant », mais aussi « Stavisky s’est suicidé d’une balle de révolver tirée à 3 mètres » et d’ajouter que « voilà ce que c’est d’avoir le bras long ! ». En effet Alexandre Stavisky est un escroc qui est au centre d’un réseau de relations politiques, financières et judiciaires mettant en cause des hommes politiques ! Son suicide serait en fait un meurtre commandité par ceux qui craignent des révélations ! C’est le cas de Chautemps alors à la tête du gouvernement. Des rédacteurs en chefs de journaux de d’extrême droite sont arrêtés et le gouvernement Chautemps démissionne fin janvier. Il est remplacé par Daladier. Ces actions sont considérées par les antiparlementaires comme un moyen de masquer l’affaire.

Le 3 février, le préfet de police Chiappe est muté au Maroc sur décision de Daladier qui estime celui-ci trop proche de la droite extrémiste. Les murs de Paris se couvrent alors d’affiches relayant les journaux qui appellent à manifester le 6 février !

Le 7 février Daladier démissionne. C’est la première fois qu’un gouvernement démissionne sous la pression de la rue ! Un gouvernement qualifié d’Union national se met en place et accueil un novice : Philippe Pétain qui fait ses premiers pas en politique comme ministre de la guerre. Ce choix de nommer Pétain au gouvernement fait apparaître l’image de « l’homme providentiel » dans une situation de crise en apportant la solution qui convient.

Le bilan (la portée du 6 février)

La presse relate les événements et les photographie montrent la violence de la manifestation. Les blessés témoignent de la violence policière.

Pour la presse de gauche, c’est bien un coup d’Etat qui a été empêché en ce 6 février 1934. Cette même gauche qui était divisée avant les événements profite finalement de la situation pour s’unir. Socialistes, radicaux et communistes s’allient pour faire barrage au fascisme en France. Cela débouchera sur le Front populaire de 1936.

Par contre, l’affaire divise la droite. La droite conservatrice reste fidèle à la République qu’elle continue pourtant de remettre en cause. La peur du communisme fait dire à nombre de politique « plutôt Hitler que Staline » l’extrême droite n’a pas de réel parti politique ni de leader. Ses groupuscules restent donc divisés.

1.      La crise de juin 1940

La France perd la guerre

Le 17 juin 1940, Pétain lance un appel à l’armistice sur radio Paris. Il appelle les Français à mettre fin aux combats qui les opposent à l’armée allemande. L’armée française ne peut contenir l’avancée allemande. Cette armée est en déroute, divisée. Les civils sont sur les routes du nord de la France, à la merci des attaques aériennes. Le pays ne contrôle plus rien et ce qui est arrivé en 1870 puis en 1914 se reproduit en 1940 ! C’est la crise ! Comment en est-on arrivé là ?

En septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne suite à l’invasion de la Pologne. Les soldats français se massent aux frontières du pays, notamment derrière la ligne Maginot. Et attendent la guerre et les combats. Rien ne se passe et la France semble être épargnée. Pourtant, dès le début du mois de mai 1940, les combats touchent la France qui est rapidement envahie. La ligne Maginot a été contournée et les armées allemandes sont passées par la Belgique. Les combats sont très violents et retardent l’avancée allemande au prix de 100.000 morts dans les rangs de l’armée française ! Mais ne changent rien à l’issue de la guerre qui est perdue dès le début du mois de juin 1940 ! C’est dans ce contexte que Pétain, qui a reçu les pleins pouvoirs de l’Assemblée nationale pour trouver une solution, décide de cesser les combats et d’en appeler à un armistice.

Le 18 juin, le général de Gaulle lance à son tour un appel à résister face à l’occupant allemand. Depuis Londres, il s’adresse aux Français via la radio BBC. Le média radiophonique permet de toucher le maximum de personnes en un temps très court, faisant vivre les événements presque en direct, ce qui leur donne une intensité autre que celle des médias papiers traditionnels. Commence alors pour la France une période de divisions que les médias vont contribuer à exprimer et à renforcer la division entre les Français. Les uns adhérents à la collaboration de la France de Vichy et de son nouveau modèle de société. Les autres étant tournés vers la lutte contre l’occupant et la France qui collabore.

La Révolution nationale de Pétain

Pétain instaure rapidement une collaboration avec l’Allemagne qu’il justifie lors d’une intervention radiophonique. Son entrevue avec Hitler à Montoir sur le Loir en octobre 1940 est immortalisée par une photographie. Les médias contribuent à montrer l’évolution de la situation et sa reprise en main par Pétain qui instaure alors la Révolution nationale. Il s’agit de mettre en œuvre des valeurs traditionnelles de la France et de lui redonner sa pureté d’origine. Bref de revenir en arrière vers un passé révolue mais que les médias et la propagande vont ressusciter et tenter de faire vivre. Le gouvernement français s’installe à Vichy d’où il dirige une France géographiquement coupée en deux : au nord une zone occupée et au sud une zone libre jusqu’en 1942. L’ensemble du territoire national est administré par cette France de Vichy qui utilise les médias pour contrôler l’opinion publique.

La presse et la radio subissent alors une censure de la part des autorités. Un secrétariat d’Etat à l’information et de la propagande est créé. Les maisons d’édition qui ne sont pas favorable aux autorités sont fermées. Il n’existe plus qu’une seule radio officielle : radio Paris avec pour interdiction de capter, d’écouter d’autres radios. La presse collabore avec le gouvernement et les journaux sont : Je Suis Partout, Gringoire, La Gerbe, Le Matin, Les Temps Nouveaux… tous font référence au changement de société et à des lendemains qui chantent et s’appuient sur une valorisation agricole. De leurs côtés, des intellectuels se mettent au service de la France et de la Collaboration : Robert Brasillach, Louis-Ferdinand Céline, Lucien Rebatet, Pierre Drieu la Rochelle

Le 3 octobre 1940, Vichy édicte le statut des Juifs qui est annoncé par Le Matin qui s’empresse d’expliquer que les Français d’origine juive sont déchus de leur citoyenneté. La propagande antisémite devient un thème majeur de la presse et de la radio. Les actualités cinématographiques permettent de montrer des images antisémites. L’exposition intitulée « Le Juif et la France » renforce le discours de Vichy dans l’esprit des Français.

La Révolution nationale revient à des valeurs traditionnelles et patriarcales. La devise de la France devient « Travail, Famille, Patrie » en remplacement de celle héritée de la révolution française. L’industrie, accusée de tous les maux, est dévalorisée au profit de l’agriculture, source de travail, d’harmonie et de paix. L’affiche de la Révolution nationale est très claire et montre une reprise en main du pays par un homme qui redresse le pays, presque à lui tout seul. Nous sommes là dans l’arrivée de l’homme providentiel que les événements de février 1934 ont contribués à façonner et que la propagande de Vichy entretien. Les enfants ne sont pas épargnés : ils chantent « Maréchal nous voilà » tous les matins à l’école. Les bandes dessinées servent aussi à diffuser des messages, peut être naïfs, mais qui entrent dans les esprits.

La France résistante du général de Gaulle

La résistance tente de survivre face à la Révolution nationale. Vichy luttent contre la résistance qui se met progressivement en place. Les résistants sont considérés comme des terroristes qui déstabilisent la société. En février 1944, 23 résistants communistes d’origine étrangère sont fusillés. Le gouvernement de Vichy placarde dans tout le pays une affiche rouge (comme le communisme) où les noms des personnes à consonance étrangères sont mis en avant. Vichy veut montrer que la Résistance, c’est l’anti-France, juive, étrangère, communiste et donc dangereuse pour le pays !

La résistance utilise les médias pour informer, organiser et commander. C’est depuis Radio-Londres que de Gaulle a lancé son appel le 18 juin. C’est depuis Radio Londres que la résistance s’adresse aux Français. Des informations y sont données afin de dénoncer la propagande de la France de Vichy. Des messages codés permettent de s’adresser directement aux résistants en leur donnant le feu vert pour agir.

Il est important pour la résistance de montrer qu’elle existe, que les Français peuvent y entrer et/ou l’aider financièrement ou matériellement. Des journaux clandestins se développent : Combat ; Le Franc-Tireur ; L’Humanité, journal du parti communiste français ; Libération. Les titres sont évocateurs de cette volonté de résister, de se battre et de construire un monde nouveau.

Une presse clandestine locale se développe et permet d’informer les Français localement. Ecrivains et éditeurs entrent aussi en résistance. Les Editions de Minuit bravent la censure de Vichy et impriment « le silence de la mer » de l’écrivain Vercors. Son histoire relate celle d’une famille de Français s’opposant, à leur manière, à un officier allemand. Enfin, des tracts et des affiches viennent compléter les messages. C’est le cas de l’affiche du marteau et de l’enclume illustrant le rôle essentiel de la résistance.

Cette organisation de la résistance autour de l’usage des médias abouti à la création en 1943 de la Fédération nationale de la presse clandestine. C’est cette presse qui se développe au moment de la Libération.

2.      La crise du 13 Mai 1958

La crise. La révolte de Mai 1958.

Le 13 mai 1958 le président du conseil René Pflimlin met en avant l’idée qu’il est possible de négocier avec les nationalistes algériens dans le but de trouver une solution à ce qu’on appelle aujourd’hui la guerre d’Algérie. Cette information déclenche à Alger une manifestation dans laquelle on retrouve des pieds noirs protégés par l’armée. Cette population à Alger a peur d’être abandonnée par la France.  

Les Français d’Algérie (pieds noirs) ne veulent plus de l’ancien président du conseil René Pflimlin, car Il veut discuter avec les rebelles pour arriver à une solution dans le cadre de cette guerre qui entraînerai une perte de pouvoir pour les pieds noirs. Une manifestation se forme et se dirige vers le siège du gouvernement général. Le bâtiment est saccagé et la foule en appelle à De Gaulle. Le gouvernement français est remis en cause dans sa légitimité.

La démocratie retrouvée mais ingouvernable

Avec la fin de la seconde guerre mondiale, les partis politiques reviennent en France, reflet et expression d’une démocratie retrouvée après les 4 années de la France de Vichy qui avait interdit tous les partis politiques. Les partis issus de la résistance sont présents et forment trois groupes : communiste, socialistes et MRP. La Constitution partage à nouveau les pouvoirs mais certains lui reprochent de ne laisser qu’une faible place au résident de la République qui est élu au suffrage universel indirect par les Parlementaires.

L’absence de majorité forte a pour conséquence un changement important des premiers ministres et donc des gouvernements. Certains durent 6 mois, d’autres quelques jours. Entre janvier 1947 et mai 1958, 18 gouvernements différents se sont succédé. Ces changements importants empêchent tout gouvernement stable dans la durée. Pourquoi cette situation ?

Jusqu’en mai 1947, les trois partis de la résistance dominent la scène politique. On parle alors de tripartisme. Ils forment trois groupes à l’Assemblée nationale où l’on retrouve d’autres partis dont le RPF. A partir de mai 1947, les communistes sont exclus du gouvernement et entre dans l’opposition. Il n’est alors plus possible de dégager une majorité forte pour gouverner.

En politique intérieure, l’opposition est multiple et permanente. Les Français se divisent suivant les problèmes économiques, politiques, quotidiens… en effet, la société change rapidement sous l’effet de la reconstruction qui voit le développement de l’urbanisation et l’exode rural. Les réformes économiques entreprises pour faire entrer la France dans un monde moderne entraînent une contestation de la part des petits commerçants avec à leur tête : Pierre Poujade. La concurrence des grandes surfaces qui apparaissent à l’époque, met en place une concurrence déloyale.

Dans le cadre des relations internationales, les partis de gauche et de droite s’opposent sur 3 points différents : 

  • L’Europe. La construction de l’Europe commence en 1948 avec le plan Marshall puis se poursuit avec la Communauté Economique du Charbon et de l’Acier (CECA) le 18 avril 1951. En 1957, la signature du traité de Rome marque une autre étape avec la création de la Communauté Economique Européenne CEE. Mais cette Europe est refusée par les communistes et les gaullistes. Les premiers y voient un renforcement de la puissance de l’Europe face à l’Urss, qui est ressentie comme une menace. Pour les seconds, la construction de l’Europe signifie la fin d’une certaine autonomie française avec la mise en place d’un gouvernement supra-national se substitue à la France.
  • La guerre froide oppose deux blocs : les soviétiques à l’Est et les occidentaux en Amérique et en Europe de l’Ouest. Là encore, communistes et gaullistes s’opposent. Les communistes soutiennent l’Urss alors qu’ils vivent dans le bloc occidental. Ils manifestent violemment leur opposition à la force américaine en 1952 quand le général Ridgway vient en France faire une visite. De Gaulle veut que la France conserve son autonomie de décision dans le monde qui se met en place. Aussi, voit-il d’un mauvais œil la création de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sous commandement américain en 1949.
  • La décolonisation et le retour à l’indépendance des colonies françaises se passent parfois mal. C’est alors un enjeu entre les différents partis en France. Les communistes sont pour la décolonisation. Ils font valoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans le cadre de la guerre d’Indochine, ils font tout pour ralentir l’effort de guerre de la France. Par contre, les gaullistes refusent la décolonisation. En effet, ces territoires sont à la France, ils contribuent à la puissance et au rayonnement de la France ; il faut donc les garder.

La fin d’une République et  à l’homme providentiel

Avec la fin de la guerre la démocratie revient à travers les médias. De nouveaux magazines comme Paris Match font leur apparition et reprennent le modèle de la presse américaine. La radio qui était utilisée durant la guerre se démocratise, puis se trouve complétée par la télévision au cours des  années 1960. Ces médias vont servir au retour du général de Gaulle sur la scène politique.  

Selon de Gaulle, un « Grand homme » est un homme qui se trouve au bon endroit, au bon moment et qui prend les bonnes décisions. De Gaulle est déjà pour les Français une référence associée à la victoire et la grandeur de la France. Il a utilisé les tracts, les affiches et les journaux et la littérature. De Gaulle utilise et maîtrise la radio à partir du 18 juin 1940. Il lance son appel à la résistance. La radio permet aussi de transmette des autres aux résistants.

La radio permet de transmettre une information en direct et au-delà des frontières. C’est un média utilisé par le général pour s’adresser au plus grand nombre. Le 19 mai 1958, il annonce son retour au pouvoir par une conférence de presse qui est radiodiffusée. Ce dernier se rend à Alger le 4 juin 1958 et prononce son discours « je vous ai compris ». Discours rassurant sur le moment mais ambigu et qui finalement ne répond pas aux demandent des uns et des autres.

Une série de modifications de la constitution est faite, et quelques mois plus tard c’est est fini de la IVème République. L’usage de la radio revient après le putsch des généraux en 1961. Là encore, la radio permet de contourner la hiérarchie militaire et de s’adresser directement aux personnes concernées… comme en juin 1940 ! En 1962, la constitution est modifiée pour mettre en avant l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Bref une constitution adaptée au personnage. La crise est finie, la France retrouve un chef à la tête de l’Etat et des institutions adaptées.

1.      Mai 1968

La crise du mois de mai 1968.

La crise de mai 1968 est une crise violente. Elle touche de nombreux pays industrialisé tant en Europe, qu’en Amérique ou en Asie. Les manifestations sont souvent violentes. Mai 1968 est une période de révolte, de contestation de la jeunesse. Celle-ci est issue du baby-boom de l’après-guerre. A ce moment, elle est arrivée à l’âge adulte et remet en cause la société telle qu’elle est. Il lui est reproché son égoïsme, son incapacité à prendre en charge les problèmes des pays plus démunis et à ne proposer qu’une vie organisée en trois étapes : la jeunesse, le travail et la retraite.

Il s’agit d’une remise en cause de l’autorité, du pouvoir exercé par l’Etat, les professeurs, les pères et maris. La période paternaliste est terminée. Le pouvoir est contesté. Des manifestations parfois violentes ont lieux à Paris, mais aussi dans diverses villes de province. La France est bloquée. Au plus forts de la crise, se sont environ 10 millions de grévistes qui bloquent le pays. Plus rien ne fonctionne…

Dans les années 1960, les médias s’organisent autour des journaux, de la radio et de la télévision qui est présente dans 60% des foyers. Radio et télévision sont contrôlées par l’Etat via l’Office de radio-diffusion-télévision française (ORTF). Des radios périphériques comme Europe 1 échappent à cette emprise car elles émettent depuis l’étranger, échappant ainsi aux lois françaises.

Les étudiants réclament une plus grande liberté ! Ils l’expriment sur les affiches. Ils expriment aussi le pouvoir exercé par l’Etat à travers la figure du général de Gaulle et l’image emblématique du CRS.

Lors des événements les journalistes sont sur place et suivent, commentent les événements en direct. Les radios portables (transistors) permettent aux étudiants de suivre les événements en direct et de connaître l’emplacement des forces de l’ordre ! Mais ces informations proviennent essentiellement des radios périphériques. Les radios françaises restent sous le contrôle de l’Etat.

Le 25 mai, l’ORTF refuse de donner la parole à l’opposition, ce qui entraîne une grève des journalistes.

Traitement inégal de l’information : « Le déséquilibre est également perceptible dans le traitement des interventions des acteurs des événements : la conférence de presse de Jacques Sauvageot, vice-président de l’UNEF, est en partie retransmise pour exposer rapidement les revendications étudiantes. Le point de vue du gouvernement est cité plus longuement… » Cela s’explique par le fait que l’ORTF est sous le contrôle de l’Etat, que les journalistes qui ne font pas grève présentent le journal et que d’autres ont été réquisitionné ! 

La fin du mouvement et du général !

La réaction du président de Gaulle. Dans cette situation de crise quasi insurrectionnelle, de Gaulle se doit d’agir. Son charisme lié à son rôle durant la seconde guerre mondiale ne suffit plus. Il doit alors agir en président et utiliser les pouvoirs dont il dispose dans le cadre de la constitution. Pour cela, il renvoie les députés devant les électeurs.

Le 24 mai 1968, de Gaulle annonce la tenue d’un référendum sur la rénovation universitaire, sociale et économique. Son discours s’articule autour des éléments suivants. Après une rapide introduction sur la situation du moment, il affirme remplir son rôle au lieu de se défiler. Il décide de dissoudre l’Assemblée nationale et de renvoyer les députés devant les électeurs. Face à une menace de dictature, sa réponse est sans ambigüité : d’autres voies que le scrutin immédiat peuvent être employées. Il s’agit ici des pouvoirs exceptionnels que le président peut recevoir de la part de l’Assemblée nationale pour gouverner directement le pays. L’usage de la force peut être ici sous-entendu.

Le 30 mai, de Gaulle annonce à la radio la dissolution de l’Assemblée nationale. Il remporte les élections législatives du mois de juin. La grève à l’ORTF s’achève, les journalistes sont licenciés et la reprise en main se fait avec un nouveau directeur.

Plusieurs fois reporté, il a lieu le 27 avril 1969, référendum[1] sur la régionalisation. La réforme porte sur la création de régions disposant de pouvoirs spécifiques en matière d’équipements collectifs, de logement et d’urbanisme. Pour cela, la région peut aller en justice, recourir à l’emprunt, passer des contrats, prendre des participations dans des sociétés mixtes… l’autorité reviendrait alors au préfet de région. Bref, la région devient un acteur à part entière dans la gouvernance de la France. Le second volet porte sur le réforme du Sénat qui ne deviendrait alors que consultatif et n’aurait plus de pouvoir de blocage. La création d’une seconde chambre consultative représentant les collectivités territoriales et les organisations économiques, familiale, intellectuelles avait été annoncée dans son discours de Bayeux le 16 juin 1946. De Gaulle perd, et s’en va le 28 avril 1969. Pompidou prend le relais.

2.      L’information dans une presse libre

La politique spectacle

Problème de la télévision : elle introduit un spectacle, c’est à dire qu’il faut donner une image. On entre dans ce qu’on appelle la politique spectacle qui se traduit par la mise en valeur du candidat avec la présence de drapeaux français, européens, un décor avec quelques lieux emblématiques de la France (Tour Eiffel).

La presse est plus libre

Cette liberté de la presse commence en 1974 avec la fin de l’ORTF. Son objectif était de centralisé les médias de l’époque. Le fait de centraliser permettait le contrôle des médias par l’état. Cette présence de l’état on la retrouvait il y a quelques années avec Sarkozy qui partait du principe que comme c’est l’état qui finance la télévision publique c’est à lui de nommer celui qui est à la tête de la chaîne publique. On voit émerger dans les années 1970 ce qu’on appelle des radios libres qui se veulent indépendantes (radios pirates). Ce sont des radios qui diffusent de façon illégale de la musique, des infos, des jeux, etc. Dans les années 1980 l’état libéré des fréquences radios dans la bande FM. Ce sont des fréquences réservées à l’armée et aux forces de l’ordre et la qualité d’écoute est très bonne. Le problème est que ça n’émet pas loin. Des radios pirates sont reconnues comme ayant un droit de diffusion.

Des télévisions privées apparaissent (canal + en 1984). Comme ce sont des chaînes payantes, il faut qu’elles développent autre chose. Canal + a choisi le domaine du sport, le cinéma et une diffusion en continue. En 1987 TF1. A partir de ce moment-là on entre dans une concurrence entre les chaînes. Elle est mesurée par l’audimat, c’est à dire le fait de savoir le nombre de personnes qui ont suivi les émissions. Cela permet de dresser un classement du nombre de personnes qui ont suivi un programme. Une compétition qui demande une adaptation permanente dans le but d’avoir un maximum de téléspectateurs. Certaines émissions ne cherchent qu’à faire du chiffre.

De nouveaux outils

 Dans les années 2000-2010 : le câble et la TNT. Une qualité d’image beaucoup plus importante qu’avant ce qui permet d’avoir des écrans plus grands associés à la HD. Internet se développe également à partir du milieu des années 1990. Internet au départ n’est accessible que par les ordinateurs et progressivement devient accessible avec les téléphones mobiles et plus récemment avec la télévision (télévisions connectées). Elles sont en train de bouleverser les chaînes traditionnelles. L’avantage est d’utiliser son écran de télé pour capter une information présente uniquement sur le réseau (photos de famille, vidéos à partir de Youtube…). Utiliser internet permet de visionner des films à la demande et de façon individuelle.

L’Etat s’adapte. Les réseaux sociaux s’individualisent de plus en plus et permettent à chacun de devenir un diffuseur d’informations. Permet de contourner les journalistes et utilisant des médias autonomes facile à contrôler !

Aller plus loin