En 1549, Du Bellay publie un manifeste retentissant : Défense et illustration de la langue française. Avec Ronsard, il fonde la Pléiade et deviennent les défenseurs de la langue française qui se construit. En effet, l’Ordonnance de Villers Cotterêts par François 1er d’août 1539 fait du français la langue officielle.
Du Bellay publie également un second recueil de poèmes en 1549, L’Olive. Il y écrit à la manière des poètes italiens de l’Antiquité qu’il admire. Cette époque marque un retour en grâce de l’Antiquité avec Pétrarque. Ronsard et Du Bellay sont séduits la rigueur de la construction de la poésie et par ce retour aux origines.
C’est dans ce contexte que Du Bellay part en 1553 pour Rome à la suite de son oncle, le cardinal Jean Du Bellay. Mais il est déçu car il pensait retrouver la Rome antique avec le forum et toute la grandeur qui l’accompagne. Mais rien n’est défriché et tout est couvert d’herbes ! Il est également déçu des manigances politiques à Rome. Seul et loin des siens il s’ennuie et fait l’amère expérience de l’exil.
La poésie est alors son refuge secret dans lequel il peut chanter sa douleur. A son retour en France, en 1558, il publie deux recueils : Les Antiquités et Les Regrets. Le ton y est élégiaque (plaintif, mélancolique) : nostalgie du pays perdu, appel lancinant du bonheur, souvenir des triomphes disparus. Le texte n’est finalement qu’un prétexte pour valoriser son Anjou natal, ses racines.